Petite réflexion à propos d’ITEP
Nous pourrions dire que dans un Dispositif ITEP, l’objectif général, le sens du travail est de permettre que l’enfant, l’adolescent trouve une façon d’être, une façon de faire avec ce qui l’envahit. Qu’il trouve une façon d’être pour faire avec le monde, pour construire un semblant de lien social, pour trouver à se loger quelque part. Il s’agit au travers d’un travail visant avant tout l’apaisement, que l’enfant, l’adolescent trouve une place supportable pour être dans le monde. Pour cela, un cadre spécifique est mis en place, une institution c’est-à-dire une organisation, qu’on nomme institution soignante où l’on trouve différents supports éducatifs, pédagogiques et thérapeutiques qui doivent se conjuguer, se nouer.
Ainsi, on pourrait caractériser l’institution soignante :
D’abord « faire accueil » à ce que l’enfant ou l’adolescent amène, ce qui n’est déjà pas évident puisqu’on à faire à des enfants et des adolescents déroutants, présentant des comportements « bizarres », avec un rapport particulier au monde, à l’autre, à la société, à la loi, à lui-même. On s’aperçoit, on sait, que c’est plus supportable pour l’enfant ou l’adolescent d’avoir à faire à plusieurs personnes, l’enfant, l’adolescent supportant difficilement de traiter avec une seule personne, car nous avons à faire avec leurs sentiments de persécution.
Ainsi, nous mettons en place un travail à plusieurs auprès de l’enfant et l’adolescent,
- Dans l’accueil que nous leur faisons dans l’institution avec ses troubles et sa singularité ;
- Dans les temps de réflexions.
Les temps de travail interdisciplinaires peuvent permettent de :
- Mettre en commun des observations éducatives, pédagogiques et thérapeutiques dans l’idée de dégager la logique du jeune, de tenter de comprendre ce qui l’agite et l’envahit.
En effet, prises isolément les observations qui se dégagent de la rencontre peuvent paraître hors sens dans un premier temps. A partir de ce qui est repéré de la logique du jeune, chaque professionnel peut ainsi témoigner de ce qui a opéré dans la rencontre, ce qui semble avoir fait solution à ce qui l’agite à un moment donné. Ce sont-là des trouvailles, des inventions du jeune ou du professionnel qui surgissent dans travail.
Ainsi, les regards croisés des professionnels, pendant ces temps de réflexion, permettent de nouer les trois dimensions et de construire un accompagnement qui tient compte de la logique du jeune et des points d’appuis qu’il trouve, qui puisse être porté par l’ensemble de l’institution.